[MIRABEAU (Victor Riquetti, marquis de)].

Les Devoirs.

Milan,
Au Monastère impérial de S. Ambroise [Tipografia del monastero di S. Ambrogio Maggiore],
1780.
In-8 de 343-(1) pp., maroquin vert, dos lisse orné, triple filet d’encadrement sur les plats, fleurons aux angles, pièce de titre en maroquin rouge, tranches dorées sur marbrure (reliure de l’époque).

15 000 

Milan, Au Monastère impérial de S. Ambroise [Tipografia del monastero di S. Ambrogio Maggiore], 1780.

In-8 de 343-(1) pp., maroquin vert, dos lisse orné, triple filet d’encadrement sur les plats, fleurons aux angles, pièce de titre en maroquin rouge, tranches dorées sur marbrure (reliure de l’époque).

Édition originale imprimée par la Tipografia del monastero di S. Ambrogio Maggiore, imprimerie établie en 1778 dans le monastère cistercien de Saint-Ambroise à Milan, avec des caractères gravés par Giambattista Bodoni, et placée sous la direction du père Angelo Fumagalli. Elle fut fermée en 1797 lors de la suppression de l’ordre des Cisterciens, à l’instauration de la République cisalpine. « Mirabeau réalisa un effort de diffusion des idées physiocratiques auprès des élites éclairées de la péninsule italienne. Ainsi, à partir de l’été 1775, il entretient une intense correspondance avec le marquis Alfonso Longo. Ce Lombard, d’abord entré dans les ordres puis devenu professeur de droit public et de droit canonique, est nommé par le gouvernement milanais pour succéder à Cesare Beccaria à la chaire d’économie politique au sein des Écoles Palatines. Par l’intermédiaire de Niccoli et du Milanais Antonio Greppi, Mirabeau envoie à Longo des ouvrages, des périodiques et divers documents destinés à diffuser les idées de son école. La principale réalisation de cette liaison est la publication à Milan en 1780 de l’ouvrage de Mirabeau Les Devoirs, grâce au travail commun de Longo et du siennois Giovanni Bonaventura Spannocchi, neveu de Pompeo Neri et futur ministre de la Justice de la République italienne » (Thérence Carvalho, « L’ami des hommes et le prince pasteur ». Le rôle du marquis de Mirabeau dans la diffusion et l’application des théories physiocratiques en Toscane). Rédigé en 1776 au début de la révolution américaine, Mirabeau développe sa pensée, partant du concept de volonté commune pour arriver à une définition explicite de la souveraineté, renforçant le rationalisme politique physiocratique, qui refusait au Prince le pouvoir législatif, dans la mesure où la loi était donnée en nature. il fut le premier à réclamer l’instruction obligatoire et gratuite pour tous. « Tout en demeurant fidèle aux fondements de sa pensée, le marquis ne resta pas immobile face aux transformations rapides de son époque (…) Dans Les Devoirs, en discutant de l’origine du pouvoir politique, il avait rejeté l’allégation que la déclaration d’indépendance américaine était une violation du droit de propriété, en lui opposant le principe selon lequel le roi d’Angleterre « n’est point investi de ses droits naturels en Angleterre ; c’est un gagiste de la souveraineté ». La théorie économique alimentait les critiques de la constitution de la Grande-Bretagne, où l’impôt était réputé « une charge », ce qui sous-entendait donc la liberté d’en consentir le paiement (Manuela Albertone, Les Mirabeau : économie politique et révolutions). Le faux-titre sert de titre ; un titre plus complet se trouve à la page 45 : Les Devoirs Exercice divisé en six cours. Errata à la dernière page. Culs-de-lampe gravés sur bois. Bel exemplaire, très pur (quelques décolorations sur les plats). INED, 3195 : « Philosophie économique et morale où l’on retrouve les principes développés dans les livres classiques de l’économie politique » ; Einaudi, 3942 ; Higgs, 5141.

Réf : 42894

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