Législateur futur.
800 €
Sans lieu, sans date, [1791].
Eau-forte anonyme coloriée, 128 x 122 mm. Suivent trois couplets satiriques. Portrait fantaisiste du législateur futur, dans une bordure ovale encadrée rectangulairement, sur laquelle on lit : Toi meme repond moi dans le Siècle ou nous sommes Est-ce au Poids [du] Savoir qu’on mesure les Hommes.
La figure du législateur est faite d’un poids d’un marc décoré à la face antérieure d’ornements figurant le nez et les yeux, et surmonté d’une anse ornée d’un hibou et de deux têtes d’ânes. A son cou est suspendu un portefeuille sur lequel on lit : « Actions de la Caisse ». Estampe satirique dirigée contre l’Assemblée Nationale qui venait d’instituer, de l’avis public, des conditions trop rigoureuses pour l’éligibilité à l’Assemblée ; il fallait, pour être élu député ou député suppléant, posséder une propriété foncière et payer une contribution directe équivalente à la valeur d’un marc d’argent, c’est-à-dire environs 54 francs. A l’Assemblée même, Robespierre, Pétion, Garat, Mirabeau, Grégoire, Target, dans les journaux, Camille Desmoulins et Loustalot, protestèrent avec énergie. Quant à Cazalès, il opinait pour un impôt de 1200 livres ! Le système du marc d’argent resta en vigueur jusqu’à la révolution du 10 août 1792. Hennin, 10482 ; Collection de Vinck, 2747.
Réf : 44459