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[École de Sorèze. Année 1786]. Exercices publics des élèves de l'École Royale-Militaire de Sorèze, tenue par les Religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur. Ils commenceront le 11 de Septembre 1786, & continueront les deux jours suivans.

Carcassonne,
Heirisson,
1786.
In-4 de 120-4 pp., maroquin rouge, dos lisse orné, triple filet doré d’encadrement sur les plats, tranches dorées (reliure de l’époque).

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Carcassonne, Heirisson, 1786.

In-4 de 120-4 pp., maroquin rouge, dos lisse orné, triple filet doré d’encadrement sur les plats, tranches dorées (reliure de l’époque).

Rarissime publication annuelle servant de programme pour l’année 1786 aux « Exercices publics » de l’École royale militaire de Sorèze, cérémonie de remise de prix organisée chaque année depuis 1761 au cours des premières journées du mois de septembre. Suivi de : Liste des élèves de l’école Royale-Militaire de Sorèze qui ont remporté le prix à la fin de l’année classique, le 13 de septembre 1786 (deux patronymes ajoutés à l’encre du temps : Escrime en fait d’armes Prix, M. de Gouin, Accessit, M. de Cachard). L’École de Sorèze, située dans une abbaye bénédictine du Languedoc, entre Toulouse et Narbonne, jouissait d’une renommée internationale à la fin de l’Ancien Régime. Institution catholique et éducative, elle était considérée comme un « laboratoire pédagogique » en France, proposant des réformes novatrices face au système universitaire traditionnel. En 1759, Dom Victor de Fougeras devint prieur et initia un plan éducatif ambitieux, augmentant les effectifs en attirant de jeunes aristocrates avec une pension annuelle de 700 livres. En 1764, Fougeras introduisit des disciplines modernes : mathématiques, physique, chimie, astronomie, et histoire naturelle (1775). L’École développa également un enseignement des langues : français, grec, latin, anglais, allemand, espagnol et italien (1775). En 1763, un cursus sans latin fut instauré, une avancée majeure. Innovant dès le plus jeune âge, l’utilisation du Bureau typographique facilitait l’apprentissage ludique de la lecture. L’effectif passa de 70 élèves en 1758 à plus de 400 en 1790, dont une majorité de gentilshommes. En 1776, la réforme militaire initiée par Louis XVI permit à Sorèze de devenir un « Collège royal & militaire », offrant une formation scientifique et militaire moderne. Cette pédagogie alliait mathématiques, mécanique hydraulique, géographie, topographie, fortifications, et exercices militaires, remplaçant les anciennes méthodes éducatives des académies nobiliaires. Acquise par les Dominicains en 1854 et dirigée par le père Lacordaire jusqu’en 1861, l’école fut fermée en 1991. Bel exemplaire conservé dans sa première reliure en maroquin rouge, en dépit de traces de frottements. Ex-libris gravé « d’Aspit de Saint Amand ». La réunion des Cahiers d’Exercices publics de l’École de Sorèze (d’abord appelés Exercices publics du collège de l’abbaye royale de Sorèze) couvre la période de 1761 à 1874. Pour la liste complète et la référence des ouvrages, voir Munier M.-O. (2009), Catalogue des Archives de l’Abbaye-École de Sorèze, pp. 59-64, 119-140. Bel exemplaire. Année 1786 qui manque à la BnF ; aucun exemplaire recensé au Catalogue collectif de France ; Serge Vaucelle, Pédagogie corporelle et institution catholique au royaume de France : l’École royale militaire de Sorèze à la fin de l’Ancien régime.

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