Bonnefoi Livres Anciens

Londres, Samuel Harding, 1742.

2 parties en 1 vol in-12 de XVI pp., 205 pp., veau marbré, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge (reliure de l’époque).

Deuxième édition publiée un an après l’originale, probablement aux Pays-Bas, suivie d’un autre texte de l’auteur : L’Optique des moeurs opposée à l’optique des couleurs. L’ouvrage publié anonymement une première fois en 1741, fut condamné au feu par arrêt du Parlement de Dijon du 14 mars 1742. « Pigmalion – oeuvre prohibée et clandestine – avait été quelques années auparavant précédée d’une ambitieuse Histoire critique de la philosophie, dont la première édition de 1737 avait été clandestine. La très forte densité philosophique de Pigmalion et les références implicites du texte à toute une culture épicurienne contemporaine invitent à expliciter le contenu « matérialiste » de ce texte, à l’intérieur de sa fable.Pigmalion est un texte trop méconnu dans l’histoire du « matérialisme » français au XVIIIe siècle. Antérieur au Traité des sensations de Condillac (1754), il propose une fable sur la nature, les propriétés et l’organisation universelle de la matière, puis sur l’apparition de la vie, de la sensation et de la pensée, sous le couvert d’un récit mythologique. L’originalité la plus frappante de ce texte réside certainement dans sa nature hybride : à la fois récit mythologique, apologie du mode de vie « libertin » ; à la fois essai scientifique et spéculation philosophique audacieuse. » (Anne Deneys-Tunney, Le roman de la matière dans Pigmalion ou la Statue animée (1741) d’A.-F. Boureau-Deslandes). André-François Boureau-Deslandes, philosophe et écrivain, est considéré comme l’un des prédécesseurs de La Mettrie. Né à Pondichéry d’un père directeur de la Compagnie des Indes orientales, il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont L’Art de ne point s’ennuyer (1715) et Histoire critique de la philosophie (1737) ce dernier qui lui valut la reconnaissance des philosophes. Nombre de ses articles furent inclus dans l’Encyclopédie. Exemplaire truffé de deux portraits gravés de Pygmalion et Galatée en frontispice (non signé) et en regard du titre de départ d’après F. Erlinger. Marque de libraire gaufrée « Antonio Salmin Padova » sur le premier feuillet de garde. Petites traces de frottement. Gay III, 748 : « Ouvrage rare ».

Réf : 44516